Au 1er janvier 2024, la France comptait environ 9,4 millions de jeunes âgés de 18 à 29 ans, représentant 13,8 % de la population totale. La tranche d'âge spécifique des 16-25 ans est au cœur d'une période de transition majeure, marquée par la fin de la scolarité obligatoire et l'entrée dans les études supérieures ou la vie active.
Portrait social et démographique des jeunes Parisiens de 16 à 25 ans.
Le parcours éducatif varie fortement au sein de cette population. À la rentrée 2021, le taux de scolarisation à 18 ans atteignait 79,6 %, mais ce chiffre diminue sensiblement avec l'âge. À 24-25 ans, environ deux tiers des jeunes ont achevé leurs études et sont en emploi. Cependant, un jeune sur six est toujours en études à cet âge, et un autre sur six se retrouve sans emploi ni formation (NEET - Not in Education, Employment, or Training).
On observe également des disparités de genre : les femmes tendent à poursuivre leurs études plus longtemps et à obtenir des diplômes plus élevés que les hommes. À 24-25 ans, 20 % des femmes sont encore étudiantes, contre 16 % des hommes.
La situation des jeunes NEET est une préoccupation importante. En 2018, plus de 963 000 jeunes de 16 à 25 ans (soit 12,9 % de cette tranche d'âge) se trouvaient dans cette situation. Les jeunes ayant eu des résultats scolaires moins bons sont plus susceptibles de se retrouver NEET. Des dispositifs spécifiques visent à remobiliser ces jeunes (voir section "Soutiens et Insertion").
La santé mentale des 16-25 ans est un sujet d'inquiétude grandissant. Les études récentes indiquent une augmentation significative des troubles psychiques au sein de cette population.
Les groupes de parole peuvent offrir un soutien aux jeunes adultes confrontés à des difficultés psychiques.
Selon Santé publique France (données 2022), 9,5 % des jeunes de 17 ans présentaient des symptômes anxio-dépressifs sévères, un chiffre en nette hausse par rapport aux 4,5 % de 2017. Une enquête Odoxa/Mutualité française de septembre 2024 révèle que plus de la moitié (55 %) des 18-25 ans ont déjà été affectés par un problème de santé mentale.
Les troubles les plus fréquemment rencontrés incluent l'anxiété, la dépression, les troubles du comportement alimentaire et les addictions (Ameli). Le Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) estimait en 2023 que près d'un jeune sur quatre dans cette tranche d'âge était en situation de souffrance psychique. Les pressions liées aux études, à l'insertion professionnelle, aux relations sociales (parfois exacerbées par les réseaux sociaux) et les incertitudes quant à l'avenir sont des facteurs de risque importants. Le sentiment que leur situation est moins bonne que celle de leurs parents au même âge (ressenti par 44 % des 18-24 ans selon la DREES en 2020) peut également contribuer à ces difficultés.
Les 16-25 ans sont immergés dans l'univers numérique. Leur rapport à la technologie, notamment à l'Intelligence Artificielle (IA) et aux réseaux sociaux, façonne leurs études, leurs interactions et leur vision du monde.
Les réseaux sociaux et le smartphone occupent une place centrale dans la vie sociale des jeunes adultes.
L'adoption de l'IA est massive : près de 8 jeunes sur 10 (âgés de 16 à 25 ans) utilisent des outils d'IA, principalement pour leurs études. Les usages sont variés :
Si l'IA est perçue comme un outil pratique, la confiance accordée à ses résultats varie. Les lycéens (45 % des moins de 20 ans) semblent plus enclins à faire confiance aux IA pour leurs devoirs que les étudiants plus âgés (25 % des plus de 20 ans), soulevant des questions sur l'évaluation critique de l'information générée.
Les réseaux sociaux restent un pilier de la vie des jeunes, avec un tiers d'entre eux y passant entre 1 et 3 heures par jour. Ils les utilisent pour échanger, se divertir, s'informer et rechercher des opportunités.
Comment les 16-25 ans envisagent-ils leur avenir ? Les études révèlent un mélange complexe d'optimisme, notamment sur le plan professionnel, et d'appréhensions face aux défis sociétaux et personnels.
Les jeunes adultes échangent sur leurs perspectives d'avenir et leurs préoccupations.
Une majorité de jeunes (environ 70 %) se montrent optimistes quant à leur avenir professionnel. Cependant, cet optimisme coexiste avec des craintes :
À 24-25 ans, comme mentionné précédemment, les deux tiers sont en emploi, mais l'insertion reste un défi pour une partie significative de cette tranche d'âge.
Sur le plan civique, 66 % des jeunes pensent que voter est utile et que les élections peuvent changer les choses. Un quart se dit prêt à manifester. Malgré cela, une enquête Ipsos (2025) révèle que 75 % perçoivent l'avenir comme "effrayant", citant des préoccupations liées au pouvoir d'achat et à l'environnement.
Paradoxalement, une large majorité (82 %) se déclare heureuse, dont 17 % "très heureux". Cela suggère une capacité à trouver le bonheur au quotidien malgré un contexte général perçu comme anxiogène.
La lecture reste une activité importante, mais principalement dans un cadre utilitaire : 84 % des jeunes lisent pour l'école, les études ou le travail. La lecture "plaisir" attire moins : 39 % déclarent préférer d'autres activités et 19 % n'aiment pas lire. La lecture numérique progresse, avec 44 % ayant déjà lu un e-book, majoritairement sur smartphone. Chez les 16-19 ans, les mangas et la "dark romance" sont des genres populaires.
Ce graphique radar offre une visualisation comparative des grandes tendances et caractéristiques observées chez les jeunes de 16 à 25 ans, en distinguant schématiquement trois sous-groupes d'âge. Il met en lumière l'importance relative de différents aspects comme la maîtrise technologique, les préoccupations de santé mentale, l'optimisme professionnel, l'engagement civique, la dépendance à l'IA pour les études et l'attrait pour la lecture plaisir. Les scores sont basés sur une analyse synthétique des études disponibles et représentent des tendances générales plutôt que des données chiffrées exactes.
Cette carte mentale synthétise les grands domaines qui structurent la vie des jeunes de 16 à 25 ans en France en 2025, tels qu'ils ressortent des différentes études. Elle offre une vue d'ensemble des thématiques interconnectées abordées dans cette synthèse, de l'éducation à la santé mentale, en passant par leur rapport au numérique et à l'avenir.
Face aux défis de l'insertion professionnelle et de la précarité éventuelle, divers dispositifs d'aide et d'accompagnement sont proposés aux jeunes de 16 à 25 ans.
Des programmes visent à accompagner les jeunes dans leur parcours vers l'emploi et l'autonomie.
Le CEJ est un dispositif phare destiné aux jeunes de 16 à 25 ans (jusqu'à 29 ans pour ceux en situation de handicap) qui ne sont ni en études, ni en formation, et rencontrent des difficultés d'accès à l'emploi durable. Il propose un accompagnement intensif (15 à 20 heures par semaine) mêlant différents types d'activités (stages, formations, service civique, etc.) et une allocation mensuelle pouvant aller jusqu'à 561,68 € (en 2025).
Plusieurs autres aides existent pour soutenir financièrement les jeunes dans différentes situations :
Pour les jeunes sortis du système scolaire sans qualification :
Ce tableau résume quelques données statistiques marquantes concernant les jeunes de 16 à 25 ans en France, issues des études analysées. Il offre une synthèse chiffrée des tendances observées en matière d'opinions, d'usages numériques et de situation socio-économique.
Indicateur | Pourcentage / Donnée | Source Principale (Simplifiée) |
---|---|---|
Taux d'optimisme (avenir général/pro) | 69-70 % | Diplomeo / Institut Montaigne |
Utilisation IA (pour les études) | ~80 % | BDM / Diplomeo |
Taux NEET (16-25 ans, 2018) | 12,9 % | DARES |
Taux de bonheur déclaré | 82 % | Diplomeo / Ipsos |
Temps passé sur les réseaux sociaux | 1-3 heures/jour (pour 1/3 des jeunes) | Diplomeo |
Lecture "Plaisir" (préférence) | Moins de 40% préfèrent lire vs autres activités | Ipsos / CNL |
Croyance en l'utilité du vote | 66 % | INJEP |
Le parcours vers l'emploi peut être semé d'embûches, en particulier pour les jeunes sans diplôme ou en reconversion. La vidéo ci-dessous illustre le cas d'Antoine, 23 ans, qui a choisi de reprendre ses études pour améliorer ses perspectives professionnelles. Son témoignage met en lumière les difficultés rencontrées mais aussi les dispositifs d'accompagnement existants, comme ceux proposés par les Missions Locales, qui jouent un rôle clé dans le soutien à l'insertion des jeunes.